Notre premier jour au boulot et au CFA

Un premier jour dans une entreprise ou dans une école, marque la mémoire et façonne un début de parcours professionnel. Pour Louann, l’accueil s’est bien passé : « Le jour où je suis arrivé au travail, je me suis sentie directement intégrée à l’entreprise. J’ai rencontré sur place (c’était une boulangerie) de supers collègues dans l’équipe (ils étaient 8 en tout moi incluse), qui m’ont tout de suite tout expliqué comment faire, où ranger les produits dans la réserve et les vitrines réfrigérées pour les pâtisseries, etc.  Cela m’a rassuré, car quand je cherchais un patron avant je doutais de moi et de mes capacités. Dans cette équipe on ne se parlait pas et ils ne m’expliquaient pas les choses. J’avais fait des remarques, ils ont évolué mais vers la fin de mon contrat et moi je voulais déjà partir.

Ensuite quand je suis arrivée en cours au CFA, j’y ai rencontré Louanne, qui est devenue de suite ma copine, et nous sommes devenues inséparables. Nous ne sommes jamais l’une sans l’autre, nous faisons même des sorties en dehors de la classe et plein d’autres choses ensemble (comme de discuter au téléphone ou sur Snapchat pendant des heures, quasiment toute la journée)« .

Louane elle, a senti un grand changement, pour ne pas dire chambardement : « Quand j’ai fini mon année de 3ème, ça m’a fait bizarre de quitter le collège. Je n’avais jamais travaillé de ma vie, cela m’a donc fait drôle de commencer mon année d’apprentissage, car je ne connaissais rien, le CFA était plus grand que le collège et je me perdais tout le temps. Mon collège était juste en face de chez moi au Mans (Léon Tolstoï), et j’y allais à pied tous les jours même si j’arrivais quand même en retard. Tandis que là je dois prendre le bus (ligne 15) avec 20 minutes de trajet en tout et cela a changé mes habitudes du matin. Je dois m’organiser en me levant à 6h30 minimum. En revanche je me sens tout le temps fatiguée, de devoir aussi travailler le week-end.

Ca m’a fait bizarre, au sens positif, de gagner mon propre salaire, une grosse somme d’argent reçue tous les mois. Avec cet argent j’ai pu acheter des vêtements, faire des commandes en ligne (sur Shein) et j’ai fait ensuite des beaux cadeaux à mes deux parents (une fleur éternelle avec un collier pour ma mère, et un coffret avec une montre pour mon père). A mes copines j’ai offert des McDo de temps en temps.

Même à ma boulangerie je me suis fait une amie, ma collègue Djenny qui est aussi apprentie au CFA. On forme un bon duo ensemble, ça se passe bien. Et avec mes patrons je m’entends bien aussi, ainsi qu’avec le boulanger Emmanuel (il a un 52 ans) et les apprentis en pâtisserie (un peu plus jeunes). On se fait des cadeaux dans l’entreprise, c’est un signe que ça se passe bien« .

Mehdi, le garçon de la bande, l’a vécu lui comme un défi personnel à relever : « le jour de la rentrée me suis réveillé à 6h du matin en ayant mal dormi à cause du stress et par peur d’aller au CFA, car même si c’est une chance de passer du collège au CFA (le nombre de places est limité) c’est aussi beaucoup de travail à fournir (les matières pro surtout), ainsi que de n’être pas sûr d’être au niveau et réussir. Ca fait bizarre de passer d’un lycée au monde du travail. Mes parents étaient un peu partagés sur ce sujet : mon père était pour, ma mère un peu moins. Moi je voulais vraiment changer car mes notes en général n’étaient pas bonnes. J’ai bien fait progresser ma moyenne depuis sur les notes. Je me sens au bon endroit.

Après à l’arrivée en classe j’étais un peu dégoûté car je ne connaissais personne. Pendant 2h on a lu ensemble tout le règlement : certains éléments (l’habillement) m’ont surpris, de ne pas pouvoir porter de jogging par exemple. Mais au final ça allait. On est devenu amis rapidement dans la classe, on a échangé nos Snapshat et Insta et le midi on mangeait déjà ensemble un kebab… dès le premier jour ! On mange entre garçons et les filles le font de leur côté« .

Enfin Léa résume un peu ses précédents camarades : « mon premier jour ici au CFA, j’étais stressée de passer dans un établissement beaucoup plus grand. Avant en 3ème dans mon collège (Paul Chevalier, au Grand Lucé) c’était plus petit, l’ambiance était sympa et je connaissais tout le monde. C’était à côté de chez moi aussi, je prenais un bus durant 10 minutes. A l’époque je ne voulais plus de cours en général, et je reste sur cette même impression. J’aimerais mieux travailler uniquement en entreprise parce que ce que l’on y apprend est concret pour devenir rapidement indépendant« .

(rédaction collective, groupe de CAP2F)