Quand nous étions petites, à l’âge de 8 ans, notre peur d’enfant c’était que quelqu’un se cache sous notre lit. Qu’une personne méchante nous saute dessus et nous mange les pieds, parce que parfois ils dépassent en-dehors de la couette. Dans notre cas c’était un monstre grand aux dents pointues, qui bave de partout, avec une hache dans les mains, les yeux tout rouges… C’était un vieux, hideux et repoussant. A l’époque on faisait des cauchemars tout le temps sur cela.
Par exemple, j’ai vraiment eu le sentiment qu’il soit venu dans ma chambre un jour : j’ai d’abord entendu des grincements, des bruits de pas. Je me suis levée, j’ai regardé sous le lit pour vérifier, il n’y avait rien. J’ai pu alors me rendormir.
Cette peur s’est arrêtée vers l’âge de 10/12 ans. Notre sommeil s’est amélioré grâce à nos doudous, mis sur le lit à côté de nous, pour que l’on se sente plus rassurées, protégées et apaisées. Notamment un doudou de naissance : c’était un lapin gris avec des oreilles qui retombent. Je dors encore avec aujourd’hui (j’ai 15 ans).
Ces cauchemars sont partis depuis, on en fait certes encore mais sans se souvenir de ce à quoi on rêve. Avant de se coucher, je prends mon doudou dans les bras et je suce mon pouce aussi; alors que mon amie ne fait rien du tout comme rituel et s’endort très bien de suite.
Paralysie du sommeil
Ca peut être une autre situation ; par exemple nous sommes dans notre lit en train d’essayer de nous endormir, et soudain le corps est comme paralysé, nous avons l’impression de faire un cauchemar, on rêve de quelques chose qui fait peur c’est sûr. Mais nous ne pouvons rien y faire car on ne peut pas bouger du tout. En fait notre cerveau est en train de fonctionner mais il croit aussi que l’on dort, ce qui provoque cet état bizarre de paralysie où l’on voit quand même des « choses » : par exemple une créature, une personne comme une ombre, une fumée avec des yeux blancs ou rouges, qui vient sur nous, nous touche. Pendant quelques minutes on est bloqué, les muscles sont en repos alors que notre esprit lui continue de tourner.
Quand on se réveille, le coeur bât vite, on a du mal à respirer et au bout d’un certain temps on parvient enfin à s’endormir.
La coulrophobie
Enfin dernier cas, pour l’un d’entre nous, la coulrophobie : « c’était vers 9/10 ans avec la peur des clowns après avoir vu les infos à la télé sur les clowns tueurs. Dès que j’y pensais je me mettais à paniquer et faire des cauchemars. J’avais tellement peur que cela pouvait me tétaniser durant la journée quand j’y pensais. Le soir je cauchemardais car je pensais que des clowns allaient venir m’attaquer dans la nuit« .
Pour se rassurer, il arrivait de dormir sur un matelas au sol, dans la chambre de la maman. « Elle a ensuite mis des chaînes sur la porte du garage, car on pouvait l’ouvrir de l’extérieur. Depuis ce moment là, j’ai peur des clowns du cirque, des costumes de spectacle et des poupées en porcelaine« . Avec l’impression qu’elles te regardent la nuit. « Jusqu’à mes 11 ans j’ai dormi ainsi avec ma mère, après je suis partie en garde alternée chez mon père : là je me suis plus sentie en sécurité, car il vit dans un immeuble et c’est moins facile d’en ouvrir la porte principale de l’extérieur« . Il aura fallu un rendez-vous avec une orthophoniste pour débloquer la chose : « elle m’a expliqué que tout ceci était faux, m’a fait comprendre que c’était des gens qui s’amusaient à faire peur à d’autres, etc. J’ai arrêté de rêver à cela à 12 ans mais j’ai toujours la phobie des clowns en moi« .
(Louane, Léa, Louanne, Mehdi et Maëlys, de CAP1F)